Rédaction 2
Sujet : Dans Un Secret, Philippe trouve du réconfort chez Louise. Vous aussi vous vous êtes retrouvé.e dans un lieu ou auprès d'une personne qui vous a réconforté.e. Racontez.
Lorsque je ne me sentais pas bien, que j'étais au plus mal, j'allais dans ma chambre où je me sentais mieux. Quand une douleur non réelle, une douleur fantôme s'emparait de mon corps, de mon esprit, tambourinait aux portes de mon coeur en m'oppressant d'un poids plus lourd que n'importe quel poids existant, je me réfugiais dans cette pièce où je parvenais à visualiser mes problèmes.
Bien sûr, le seul fait de me rendre dans ce lieu ne me guérissait pas de tous mes maux, bien qu'il soit un de mes endroits préférés, décoré selon mes goûts, ce n'est pas le seul ingrédient d'une recette qui n'a rien de magique. Cette recette pourtant, je m'employais à la réaliser car je n'en connaissais pas d'autres. Pour ce faire, je devais telle une marmotte dans son antre, entasser du chocolat. Cette denrée rare au goût inimitable apaisait mon coeur et mon esprit. Un apaisement de courte durée, auquel cependant j'accordais tant d'importance !
Dans ma chambre bleue, couleur anesthésie, je laissais libre cours à mes larmes qui s'en donnaient à coeur joie. On aurait dit que mes sanglots, déchaînés, s'emparant de mon corps avaient pour seul but celui de me faire me sentir si impuissante, tellement petite, infiniment faible et fragile.
La douleur de mes peines s'ajoutait à celles que je ressentais en étant plus qu'une coquille vide agitée de soubresauts et que ce sentiment d'impuissance à contrôler mon propre corps provoquaient.
"Après la pluie, vient le beau temps". Mais où était-il ? Je dirais ; "Après la tempête, vient la pluie ; et après la pluie, peut-être le beau temps osera-t-il se montrer ? " , parce que moi, après la tempête, ce n'est pas le beau temps qui s'est présenté. Après la tempête, je me sentis comme le bleu de ma chambre, anesthésiée : mais c'était loin d'être agréable. Après la tempête, c'est le néant qui m'a rendue visite. Après la tempête, sa couleur indescriptible m'a rendue folle. Folle de rage ? Je ne crois pas parce que, peut-on ressentir la moindre émotion dans le néant ? Le Néant... Qu'est-ce ? Qui est-il ? Je ne sais pas. Ce que je sais en revanche, c'est qu'après que ce Néant m'ait envahie, emplie de lui et vidée, le beau temps est venu. Un sourire m'a attirée hors de ma grotte. Le compliment, des plus simples comme des plus sincères m'a éloignée, progressivement du chocolat. Petit à petit, pas comme une fleur mais comme une plante, je me suis réouverte aux autres et au monde. Et le Néant, bien que toujours présent tant comme une cicatrice que comme un ami un peu spécial mais qu'on connaît, s'est recroquevillé.
Anounka 2020-2021